Puis, vous avez organisé le déconfinement. Les masques sont alors devenus utiles, mais facultatifs. Nous vous avions pourtant demandé de les rendre obligatoires pour prévenir une nouvelle vague de l'épidémie.
À présent que les indicateurs nous alertent, les masques deviennent obligatoires, mais payants. La presse a estimé leur coût à 228 euros par mois pour une famille avec deux enfants, une amende de 135 euros devant punir ceux qui n'en porteraient pas.
Alors que notre pays s'enfonce dans la crise sociale, croyez-vous vraiment que nos compatriotes puissent se permettre de dépenser plus de 200 euros par mois pour se protéger et protéger les autres ? Car 228 euros, c'est une montagne pour qui gagne le SMIC ! C'est une montagne pour beaucoup d'habitants de ma circonscription de la Seine-Saint-Denis : à Aubervilliers et à Pantin, 30 % à 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et beaucoup ont désormais des difficultés à payer leur loyer, voire leurs dépenses alimentaires. Vont-ils devoir choisir entre nourrir leurs enfants et acheter des masques ?
Si le masque est obligatoire, ce n'est pas aux familles d'en payer le prix. En tant qu'êtres humains, nous sommes égaux devant la maladie ; nous devons donc être égaux devant la protection. La santé est un droit.
L'aide ponctuelle aux plus modestes que dit envisager Bruno Le Maire, ministre de l'économie, des finances et de la relance, irait dans le bon sens, mais elle est trop tardive et, surtout, insuffisante. Il faut garantir la gratuité des masques. C'est ce que dit le conseil scientifique !