Votre inquiétude est légitime, monsieur Turquois. S'agissant des Fonderies du Poitou, vous savez bien que les difficultés remontent à loin ; certes, la crise sanitaire les a accrues, mais, malheureusement, le problème était déjà là auparavant. Nous nous étions battus pour sauver l'entreprise l'année dernière, et nous continuerons à nous battre.
Plus généralement, je tiens à souligner que, pour ce qui concerne tant la filière aéronautique que la filière automobile, le Gouvernement a pris ses responsabilités, avec, comme M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance l'a indiqué, une seule boussole : l'emploi, le capital humain, la préservation des compétences sur le territoire national. C'est cela qui justifie l'ensemble des mesures que nous avons prises.
Ces mesures ne sont d'ailleurs pas orientées uniquement vers les grands groupes. Tel est le cas du soutien à l'aéronautique à travers l'accompagnement des programmes de développement, qui profitera à des ETI et PME, ou des fonds de soutien à la diversification destinés aux filières aéronautique et automobile, qui sont spécifiquement dédiés aux PME et ETI, ou encore des dispositifs d'accompagnement en fonds propres que vous avez mentionnés.
Sur ce dernier point, je veux vous rassurer : le fonds de soutien à la filière aéronautique que nous mettons en place prendra ses décisions de manière autonome, avec pour unique objectif le développement des entreprises. D'ailleurs, un fonds similaire existait il y a une dizaine d'années, le Fonds stratégique d'investissement. Nous l'avions utilisé pour soutenir Daher et Mecachrome – il se trouve que j'étais alors à la manoeuvre – , et cela s'était très bien passé. Nous agirons de la même manière. En outre, cela n'empêchera évidemment pas les régions d'intervenir, bien au contraire, et nous allons même conforter les fonds régionaux.
J'en termine par les relations entre les donneurs d'ordre et les sous-traitants. Nous serons extrêmement vigilants en ce qui concerne les délais de paiement, la visibilité, les cadences et l'attitude générale des donneurs d'ordre, afin qu'ils accompagnent de manière solidaire l'ensemble des sous-traitants.