C'est notre objectif, et c'est sur ce critère que nous voulons et devons être jugés.
Aujourd'hui, l'écart entre la France d'avant-crise et celle d'après-crise est estimé à 4 points de richesse nationale. C'est un chiffre considérable, derrière lequel il y a le risque de déclassement de la France, de perte de prospérité pour des millions de Français et de décalage par rapport à notre grand voisin allemand. Nous allons donc combattre ce chiffre, cette indication que je vous donne, et tout faire, au travers du plan de relance, pour réduire l'écart de richesse et nous fixer comme objectif que la France sorte renforcée de la crise économique – qu'elle en sorte transformée, avec un modèle économique plus efficace, plus compétitif, tourné vers l'avenir et engagé dans la décarbonation de notre industrie et de nos activités économiques. Mon objectif est que nous puissions, dès 2022, retrouver un niveau de croissance économique et de richesse nationale comparable à celui d'avant la crise.
Pour parvenir à cet objectif, nous avons déjà multiplié les décisions, les mesures, les soutiens. Nous avons évité un effondrement économique français en prenant rapidement les mesures qui s'imposaient et, reconnaissons-le, en abandonnant parfois dans la rivière de cette crise un certain nombre d'habitudes et d'idéologies, pour viser uniquement l'efficacité, le soutien à nos entreprises et la défense de nos emplois. Il fallait mettre beaucoup d'engagement politique et beaucoup d'argent public. Nous avons mis l'un et l'autre pour sauver nos entreprises et défendre l'emploi.
Nous continuerons, en mettant en oeuvre un plan de relance de 100 milliards d'euros que je préciserai lors du conseil des ministres du 24 août prochain. Ce plan visera à accélérer la transformation de notre modèle économique et à renforcer l'offre française. C'est en effet ainsi que nous retrouverons dès 2022 le niveau de richesse que nous avions en 2019. Ce n'est certainement pas en engageant des dépenses publiques tous azimuts, sans aucune considération pour le modèle économique et sans choix stratégique, que nous y arriverons. C'est en faisant le choix résolu d'une amélioration de l'offre et des produits français, en développant l'innovation et l'investissement, en faisant de la France le leader de nouvelles technologies dans l'hydrogène, le calcul quantique ou le transport aéronautique que nous parviendrons à gagner cette bataille de la prospérité française et du niveau de développement de la France.
Comme vous le savez depuis quelques jours, ce plan de relance pourra bénéficier du soutien de l'Union européenne. Le Président de la République a en effet obtenu la somme de 40 milliards d'euros dans le cadre du plan de relance adopté à Bruxelles il y a quelques jours, qui marque un succès national, franco-allemand et européen dont nous nous réjouissons.