Ce plan aura aussi une règle, que je tiens à préciser devant les représentants du peuple français : les dépenses engagées dans le plan de relance doivent contribuer à la relance – autrement dit, elles doivent être rapides, ciblées et vertes. Nous ne souhaitons pas que figurent dans le plan de relance des dépenses qui n'auront d'effet qu'en 2023, 2024 ou 2025. La relance, c'est maintenant. Nous voulons que ces dépenses permettent à chaque Français de constater que quelque chose se passe dans sa vie quotidienne, dans sa commune, et qu'elles accélèrent le redressement économique de notre pays. Nous souhaitons également qu'elles contribuent à l'accélération de la décarbonation de l'économie française : nous ne voulons pas céder à la facilité qui consisterait à nourrir l'ancien modèle avec les crédits de demain. Nous voulons au contraire que les crédits dont nous décidons actuellement servent la transformation de l'économie de demain.
Les dépenses du plan de relance seront isolées dans une mission budgétaire spécifique, de la même façon que nous avons isolé la dette liée à la crise du covid-19. Ce cantonnement de la dette nous permet, en toute transparence, de l'amortir dans le temps ; les dépenses du plan de relance seront elles aussi cantonnées. Ce choix a été fait avec Olivier Dussopt au nom du souci de sincérité et de transparence qui guide la majorité depuis le début du quinquennat. Pour éviter toute dérive des finances publiques, il est sain de séparer les dépenses qui financeront le plan de relance des dépenses habituelles, qui doivent financer les ministères et l'action publique.
Par rapport à la loi de finances initiale pour 2020, les crédits des missions du budget de l'État, distincts du plan de relance, augmenteront de 7 milliards d'euros. Cette hausse nous semble raisonnable au regard des évolutions annuelles habituellement constatées et de la situation actuelle de la France.
Nous avons également pris la décision de maîtriser l'évolution de l'emploi public en visant une stabilisation des créations d'emplois publics. Il y aura bien entendu des augmentations d'effectifs dans des secteurs jugés prioritaires comme la police, la justice et, évidemment, la santé, qui a particulièrement contribué au bien public au cours des dernières semaines. Mais il y aura aussi des réductions d'effectifs dans les secteurs où cela est possible. Le ministère de l'économie, des finances et de la relance participera ainsi à l'effort de diminution des emplois publics. Globalement, nous voulons stabiliser les effectifs de l'État en 2021.