Vous êtes en retard, monsieur le ministre de l'économie : c'est maintenant que le plan de relance doit être mis en place. Or, vous l'avez dit vous-même, il faudra attendre le mois prochain. Il n'y a pas de raison particulière à ce retard sauf à essayer de donner le ton politique de la rentrée, d'autant que la mise en application de ce plan sera évidemment très longue, car il ne suffit pas d'en discuter ! Mais vous connaissez mon désaccord sur ce sujet du calendrier.
Pour faire face au tsunami qui a frappé notre économie, nous avons dû soutenir massivement nos entreprises, et plus généralement l'économie française. Le plan de sauvegarde a mobilisé environ 468 milliards d'euros, une somme absolument gigantesque qu'il faut relativiser. Il y a d'un côté les aides ponctuelles, sans impact immédiat sur le solde, comme les reports d'échéances fiscales ou les garanties de l'État, et de l'autre côté les dépenses réelles qui atteignent environ 60 milliards d'euros. Cela reste gigantesque au regard des capacités financières de notre pays. Un tel niveau de dépenses était totalement inimaginable il y a encore quelques mois, mais nous sommes aujourd'hui entrés « pour de vrai », contraints et forcés, dans un nouveau monde, celui où l'on peut dépenser sans compter. Il est d'autant plus facile d'être ministre aujourd'hui qu'il n'y a plus de problème de carnet de chèques, le ministre de l'économie vient de le dire !