Le rapporteur général s'intéresse d'ailleurs de très près à ce sujet, et je le salue pour ses efforts. À partir de maintenant, il faudrait cantonner la mauvaise dette, comme on le fait dans les entreprises, dans des structures de défaisance. En d'autres termes, toute la dette correspondant à des dépenses de fonctionnement récurrentes devrait être mise à part. Peut-être cela ferait-il prendre conscience du problème colossal qu'est en train de devenir, dans notre pays, la soutenabilité de la dette. En 2005, il y avait eu un déclic : on avait créé la fameuse commission dirigée par Michel Pébereau. Comme par hasard, 2005 et 2006 ont été, en vingt ans, les deux seules années où le solde primaire fut positif et où la dette, en pourcentage du PIB, a diminué.
Cependant, l'imagination ne s'arrête pas au cantonnement, ni à la dette contractée par les autres pays européens. Certains nous proposent de rendre la dette perpétuelle, voire de ne pas la rembourser du tout, en tout cas s'agissant de la dette détenue par les banques centrales. La dette perpétuelle a déjà existé : c'est elle qui a fait vivre les rentiers durant tout le XIXe siècle. Elle coûtait très cher, en tout cas beaucoup plus cher que le système actuel.