C'est un fait.
Dans la situation actuelle, quelles propositions peut-on faire ? Le déficit colossal de cette année – 10 à 11 % du PIB – va entraîner une envolée de la dette, qui atteindra 120 % du PIB. Monsieur le ministre délégué, je suis surpris que, dans votre document, la cible en matière de déficit pour 2021 soit de 5,5 %. Quoique inférieur à 10 ou 11 %, ce chiffre est trop élevé. En effet, si vous ne restez pas sensiblement en dessous, la dette augmentera encore. Or une dette supérieure à 120 % du PIB est dangereuse – vous êtes d'accord avec moi, je crois, pour dire qu'il ne faut pas dépasser ce plafond.
Nous devons garder l'oeil rivé sur un indicateur essentiel, trop peu utilisé : le déficit structurel stabilisant. Il s'agit du déficit de nos comptes publics qui n'entraîne pas une augmentation de la dette, en pourcentage du PIB. Cela dépend évidemment de l'inflation, de la croissance et des taux d'intérêt. Aujourd'hui, le déficit structurel stabilisant tourne autour de 2 % : ce n'est pas hors de portée. Il faut revenir le plus vite possible à ce niveau.
Un deuxième indicateur doit également nous guider : le solde primaire, que Dominique Strauss-Kahn fut le premier à mettre en valeur. On peut concevoir notre dette de 100 % du PIB comme notre héritage. Il est alors sain, responsable, de se demander si en faisant table rase du passé, en retranchant des dépenses les intérêts et les frais financiers que génère la dette, nous parviendrions à équilibrer nos dépenses et nos recettes. Monsieur le ministre délégué, il faut absolument revenir à l'équilibre du solde primaire.