Comme cela a été dit, les députés du groupe Agir ensemble saluent les grands axes sur lesquels sera construit le budget 2021 et seront force de proposition pour l'élaboration du plan de relance qui doit nous être présenté à la rentrée. Permettez-moi de vous transmettre quelques idées simples mais fortes qui sont, à notre avis, indispensables à la bonne utilisation des 100 milliards d'euros annoncés.
Notre première conviction est que le plan de relance devra se déployer selon une temporalité bien définie : des mesures simples et d'application immédiate, d'une part, pour soutenir nos concitoyens et les préserver de la grande précarité qui les menace à courte échéance ; des mesures plus structurelles, d'autre part, pour transformer notre modèle économique et créer de la richesse dans le temps long.
Je précise que toutes les mesures de simplification doivent être d'application immédiate : il s'agit de lever les blocages administratifs, les irritants, ces petites normes et procédures qui empoisonnent notamment la vie des entreprises et que la loi PACTE n'a pas suffisamment ciblés.
Cette approche fondée sur deux niveaux de temporalité différents permettra de recréer un lien de confiance avec nos concitoyens tout en réformant en profondeur notre appareil productif.
Notre seconde conviction, partagée, nous le savons, par le Premier ministre et le Gouvernement, est que la relance passera par les territoires. La volonté de remettre le niveau local au coeur de notre politique économique et sociale ne doit pas se limiter aux déclarations d'intention. Pour la traduire en actes le plus rapidement possible, il faudra redonner des marges de manoeuvre aux collectivités territoriales dans l'exercice de leurs compétences et améliorer les outils qui ont déjà fait leurs preuves.
Je salue le « pack rebond » présenté lundi par la ministre déléguée chargée de l'industrie, Agnès Pannier-Runacher, pour permettre le développement de 148 territoires d'industrie dans l'ensemble du territoire national. Ce pack fait aussi la part belle à la préservation des compétences, ce qui m'amène à notre troisième conviction.
Le plan de relance devra permettre la préservation des compétences et favoriser la formation, en particulier celle aux métiers d'avenir. En ce sens, le renforcement des budgets des ministères régaliens est un recentrage bienvenu de l'action étatique : un État fort et moderne est un prérequis indispensable à la reprise de l'activité économique. Par ailleurs, on ne peut favoriser l'innovation, la modernisation de notre appareil productif, l'accumulation du capital scientifique, technique, académique et culturel, qu'en renforçant certains piliers : les réseaux de transport, d'énergie et de communication, l'éducation, et les systèmes de santé et de sécurité. C'est au prix d'une réallocation des ressources publiques, afin de mieux les cibler, que nous parviendrons à monter dans le train de l'innovation et de la création de richesses.
Notre quatrième conviction est que nous devons considérer cette crise comme une opportunité de moderniser l'appareil productif et d'investir dans l'économie de demain. Toutefois, cette modernisation doit se faire intelligemment : de la même façon que l'écologisme à marche forcée, qui ne prend pas en considération les réalités du terrain et du monde économique globalisé, est dangereux pour la survie de nos entreprises, la modernisation de l'appareil productif doit être pensée à partir du terrain. Nous devons réfléchir du point de vue de la chaîne de valeur pour que la décarbonation de notre économie ne se fasse pas au profit de la Chine ou de l'Inde, les deux plus gros pollueurs mondiaux.
À ce titre, le groupe Agir ensemble salue l'annonce du Gouvernement de la baisse massive des impôts de production : elle donnera aux entreprises françaises de nouvelles capacités d'investissement.
Telle est, chers collègues, notre feuille de route pour que le plan de relance présenté à la rentrée contienne en germe l'économie de demain tout en préservant l'économie d'aujourd'hui.