Intervention de Belkhir Belhaddad

Séance en hémicycle du jeudi 23 juillet 2020 à 9h00
Débat d'orientation des finances publiques pour 2021

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBelkhir Belhaddad :

La phrase que j'entends le plus souvent, en ce moment, dans ma circonscription, est : « On compte sur toi. » Les discussions dans la rue, les rendez-vous dans ma permanence, les mails que je reçois se terminent tous par cet espoir, cette exhortation, ce message : « On compte sur toi. »

Aussi, intervenir ce matin dans ce débat d'orientation des finances publiques pour 2021 est porter la voix des milliers de personnes qui comptent sur moi, qui comptent sur nous.

Le moment est inédit : une crise économique succède à une crise sanitaire, laquelle semble malheureusement ne pas avoir dit son dernier mot ; une nouvelle équipe gouvernementale s'installe, dont je salue les premiers pas.

Derrière la phrase « On compte sur toi », c'est un besoin de cap, de protection, de bouclier qui s'exprime en réponse à l'orientation tracée par le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale : « Nous ne retrouverons pas l'unité sans une attention accrue aux plus vulnérables d'entre nous. » De toute évidence, l'enjeu numéro un du budget de l'État pour 2021 est de protéger les Françaises et les Français et de restaurer la confiance.

L'épidémie de covid-19 s'est soldée par une lourde facture, peut-être pas définitive, mais déjà vertigineuse : -11 % de PIB, 10 % de chômeurs, 110 milliards de dépenses publiques supplémentaires. Le budget qu'il nous revient de préparer devra permettre à la fois d'accompagner la relance et d'anticiper toute résurgence d'une crise sanitaire aux contours bien incertains. Pour cela, plusieurs caps peuvent nous guider.

Le premier est l'emploi des Françaises et des Français. Le recours au chômage partiel a été massif et salutaire pendant la crise sanitaire : 30 milliards d'euros y ont été consacrés. Sa prolongation dans les secteurs stratégiques, dont la reprise est lente, est indispensable. À ce stade, 8 milliards d'euros sont prévus, dans les documents budgétaires, pour ce dispositif de sécurité à la française : ils sont selon moi indispensables pour préserver l'emploi et la sécurité de chacun.

La crise a cependant aggravé les constats que nous faisons depuis trois ans sur l'évolution du travail, la société de compétences et la mutation des métiers. Je salue donc la volonté du Gouvernement d'engager 1,5 milliard de crédits supplémentaires dans la formation afin de créer 200 000 places supplémentaires en 2021 et j'appelle son attention sur la capacité du service public de l'emploi à mettre en oeuvre cette dynamique, qui ne saurait être ralentie faute d'un système inopérant ou trop lent – les moyens de Pôle emploi, en particulier, doivent être à la hauteur. Nous comptons sur vous.

Le deuxième cap, ce sont les jeunes : ils sont la priorité absolue. À la rentrée, 700 000 d'entre eux arriveront sur le marché du travail. Nous devons nous mobiliser collectivement afin de leur ouvrir les portes de l'emploi et de lever les réticences à l'embauche dues au contexte économique incertain. L'effort consenti par le Gouvernement est massif : 4 000 euros par an pour l'embauche d'un jeune de moins de 25 ans, 5 000 euros pour les apprentis mineurs, 8 000 euros pour les apprentis majeurs. Ceux qui décrochent et qui restent éloignés du marché de l'emploi doivent être, plus que les autres, dans notre viseur – c'est bien le cas avec les 300 000 parcours d'insertion prévus pour 2021. Nous comptons sur vous.

D'autres sujets nourrissent les débats au sein de la commission des affaires sociales, parmi lesquels le sport santé, sur lequel je veux dire quelques mots. Il n'est ni un gadget, ni une lubie. La crise du covid-19 a montré à quel point les pathologies périphériques pouvaient aggraver la propagation du virus. De même, le confinement a révélé combien les Français étaient attachés à la pratique d'une activité physique.

Je le répète donc ici : consacrer une partie de l'argent de l'assurance maladie et des mutuelles complémentaires à encourager une activité physique adaptée ne constitue pas une dépense supplémentaire mais, au contraire, du fait de la diminution de certaines pathologies et de leurs effets, une économie sur des dépenses futures. Le forfait de prise en charge post-cancer adopté dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 a marqué une première étape, mais il est indispensable d'aller beaucoup plus loin. Nous comptons sur vous.

Un mot de méthode, pour conclure. Face aux turbulences que nous connaissons, la solidité du budget repose sur une coproduction entre l'exécutif et le Parlement. Le Premier ministre l'a appelée de ses voeux dans son discours de politique générale. Nous répondrons présents !

Une majorité se mesure à l'aune de son action : les Français retiendront que c'est sous notre impulsion que les salaires des personnels hospitaliers ont été augmentés de 200 euros net par mois et que 15 000 postes ont été créés. Il s'agit d'un effort historique, que je salue.

Monsieur le ministre délégué, au nom du groupe La République en marche, au nom de celles et ceux qui comptent sur moi, qui comptent sur nous, j'appelle le Gouvernement à préparer un budget pour 2021 à la hauteur des enjeux de cette période compliquée et des transformations profondes de la société française, qu'il nous revient d'accompagner et de protéger.

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