Intervention de Cécile Untermaier

Séance en hémicycle du lundi 27 juillet 2020 à 21h30
Bioéthique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Untermaier :

Nous devrons nous poser la question de l'ouverture de la PMA post-mortem et de l'autoconservation des ovocytes, que le Gouvernement souhaite autoriser pour des raisons médicales. Dans ce cas, pourquoi seules les femmes de plus de 32 ans seraient-elles concernées ? Nombreuses sont celles qui souffrent de pathologies comme l'endométriose, qui se manifeste dès la puberté, ou l'insuffisance ovarienne prématurée. Là encore, le groupe socialiste sera force de proposition afin de lever les dernières barrières qui créent de l'injustice.

Par ailleurs, le groupe Socialistes et apparentés défend une filiation qui serait la même pour les couples de femmes que pour les couples hétérosexuels.

Enfin, concernant les intersexes, rappelons que, dans tous les cas, la notion d'urgence vitale est satisfaite par le code de la santé publique. Le médecin délivre les soins indispensables sans avoir l'obligation de recueillir le consentement du mineur ou des parents. Le sujet n'est pas donc pas tant celui de la nécessité médicale que du recueil du consentement lorsque des opérations de conformation sexuée sont envisagées. Là encore, mon groupe saura être force de proposition et animera le débat.

Nos débats doivent être, jusqu'à leur terme, à la hauteur de l'ambition de cette loi. Nous devons aborder les sujets les plus sensibles et répondre en nous appuyant sur les potentialités offertes par le progrès médical, scientifique et technologique, dans le respect des principes éthiques qui animent notre société et touchent au plus profond des consciences de chacun.

À titre plus personnel, je considère que le fait d'avoir des droits ne réduit pas les droits existants. L'ouverture de la PMA aux femmes célibataires ou en couple ne réduit pas les droits des hommes, comme j'ai pu l'entendre tout à l'heure. Au contraire, elle permet d'accueillir la différence et de protéger l'enfant. Ne craignons pas d'ouvrir des droits. En revanche, nous devons redouter le raisonnement inverse. Craindre d'ouvrir des droits, c'est corseter la société. Or, je ne vois pas dans cet hémicycle une quelconque volonté de détruire nos fondamentaux mais, au contraire, une détermination à les renforcer.

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