Nous voici donc arrivés en deuxième lecture, à mi-chemin de l'adoption du projet de loi de bioéthique. Or, contrairement à ce qu'a longtemps affirmé avec véhémence l'ancienne ministre des solidarités et de la santé, Mme Agnès Buzyn, l'un des paradoxes du texte – et non des moindres – est que l'ouverture de l'assistance médicale à la procréation, principal sujet du débat politique et public, ne relève en réalité pas de la bioéthique, mais de l'égalité et de l'universalité des droits.
Toutes celles et ceux directement concernés qui, au-delà de l'Assemblée, nous écoutent à cette heure – il y en a : aspirants parents ou parents en devenir, militantes et militants pour l'égalité qui se mobilisent depuis des années, parfois des décennies et qui, d'engagements non tenus en aléas électoralistes, se font balader depuis huit ans – attendent de l'Assemblée un message simple et clair : lorsqu'une technique est légale, on ne peut en conditionner l'accès à l'identité de genre, à la sexualité ou au statut marital, sans quoi il s'agit de discrimination. C'est bien, je le répète, uniquement d'égalité devant la loi et d'universalité des droits qu'il s'agit.