Comme l'ont parfaitement exposé les orateurs précédents, particulièrement ma collègue Michèle de Vaucouleurs, ce texte comporte de larges aspects sociétaux. Pour ma part, j'y vois de nombreuses avancées scientifiques majeures qui permettront un exercice de la médecine anticipative plus précis, plus sûr et plus ambitieux. Nous avons ainsi avancé sur de nombreux sujets : l'extension du don croisé d'organes à quatre paires de donneurs et receveurs ; le prélèvement de cellules souches hématopoïétiques sur un enfant mineur ou majeur au bénéfice de ses parents ; l'examen des caractéristiques génétiques d'une personne décédée ; le consentement à l'examen des caractéristiques génétiques ; la différenciation des régimes juridiques d'autorisation s'appliquant à l'embryon et aux cellules souches embryonnaires, ou encore la limite de conservation des embryons.
La révision des lois bioéthiques est une démarche extrêmement complexe, car elle touche au plus profond de l'identité humaine. Nous devons fixer des règles qui reflètent notre société et notre époque, concernant des progrès scientifiques qui nous dépassent parfois et dont il faut reconnaître, avec humilité, qu'il est difficile de mesurer toutes les conséquences pour demain.
Il est donc tout à fait naturel que les débats qui nourrissent notre réflexion dépassent les clivages habituels : ils nous renvoient, dans bien des cas, à notre intime conviction, tant ils sollicitent nos consciences individuelles et nos histoires personnelles.
Plusieurs sujets très sensibles ont fait l'objet d'une réflexion toute particulière. Au groupe MODEM, nous avons veillé à ce qu'on y apporte le cadre légal le plus sécurisant. Il nous semble qu'ainsi encadré, ce texte apportera un bénéfice réel à nos concitoyens, ainsi qu'à la médecine et à la recherche françaises.
Je pense en premier lieu à la question controversée de la création d'embryons chimériques en recherche fondamentale. Ne soyons pas hypocrites, et regardons en face la situation actuelle : il s'agit d'une pratique existante non encadrée.