Monsieur le Premier ministre, après une consultation menée par le CCNE – le Comité consultatif national d'éthique – , un rapport de l'OPECST – l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques – , une mission d'information conduite par Xavier Breton et Jean-Louis Touraine, et un avis rendu par le Conseil d'État, le projet de loi relatif à la bioéthique a fait son entrée à l'Assemblée nationale en août 2019. Depuis, plus de 200 heures de travaux ont été menées, notamment dans le cadre de la commission spéciale que j'ai l'honneur de présider.
« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme », disait Rabelais. Mais science, conscience, éthique, l'articulation est difficile, l'équilibre précaire, car tout cela est terriblement humain, redoutablement humain. Les lois Bioéthique, dites à la française, ont cette fonction ; nous devons faire preuve de sagesse, ce qui nécessite de savoir ce que la science peut et ce que nous, humains, pouvons accepter… Vaste ambition. Ces lois sont structurées par trois grands principes : la dignité, la solidarité et la liberté.
Vaste ambition, disais-je, que nous avons collectivement partagée, avec humilité et force travail, et qui a abouti en première lecture à un texte à mon sens équilibré, juste et adapté aux besoins actuels des Françaises et des Français. Je tiens d'ailleurs à remercier l'ensemble de mes collègues qui ont permis ce travail passionnant, souvent passionné mais toujours dans le respect des idées des uns et des autres. Nous avons eu de beaux débats : je retiendrai notamment nos échanges sur la PMA post mortem qui resteront comme un moment important dans mon expérience parlementaire. Ce projet de loi Bioéthique a bel et bien un objet multiple puisque se manifestent des inquiétudes liées aux progrès en génétique, au développement dans le domaine de l'intelligence artificielle et du champ des neurosciences, mais aussi des préoccupations au regard des aspirations sociétales devant l'accès à la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules, et qu'il s'agit également d'accompagner la solidarité dans le cadre du don d'organes, de tissus et de cellules.
Le possible – ce que la science permet – n'est pas le probable – ce que l'humain peut accepter – et encore moins le réalisé – ce que la loi autorise. Dès lors, monsieur le Premier ministre, alors que débute l'examen en deuxième lecture du projet de loi Bioéthique, pouvez-vous nous donner votre position et celle du Gouvernement sur ce texte ?
Le 06/08/2020 à 12:54, Laïc1 a dit :
« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme », disait Rabelais.
Là où les lobbys passent, leur âme et leur conscience trépassent.
Rabelais aurait été incontestablement contre le mariage pour tous.
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