Ces mauvaises nouvelles ont pour nous deux conséquences directes : d'une part, elles viennent percuter de plein fouet l'ambition affichée de l'Europe de conquérir son autonomie stratégique, objectif cher au Président de la République ; d'autre part, c'est autant de financements en moins pour nos industries de défense et spatiales, ce qui constitue une faute stratégique et une erreur économique. Ce constat, nous avons été plusieurs, quel que soit notre groupe d'appartenance, à le formuler au sein de la commission de la défense nationale et des forces armées.
L'industrie de souveraineté constitue l'un des meilleurs canaux de transmission de l'effort de relance : elle crée des emplois sans délais, elle tire vers le haut la recherche technologique, et elle est essentiellement nationale et européenne. Bien sûr, les plus candides préfèrent voir le verre à moitié plein : pour eux, après tout, une partie de ces financements sont inédits. Mais avec 7 ou 13 milliards d'euros, nous sommes bien loin des 300 milliards que l'administration américaine consacre à la défense.