Intervention de Michèle Victory

Séance en hémicycle du mardi 28 juillet 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Assistants d'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Victory :

Monsieur le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, comme nous tous, vous avez pu constater, je suppose, les conséquences de la crise sanitaire sur les enfants et les adolescents de notre pays. Elle a aggravé des inégalités préexistantes : ce sont encore une fois les élèves des milieux les plus défavorisés qui ont abandonné leur scolarité. Malgré toute la compétence et la bonne volonté des équipes enseignantes, l'institution n'a pas toujours pu les retrouver.

Nous ignorons dans quelles conditions se fera la prochaine rentrée, mais nous sommes certains qu'il faut davantage d'adultes dans les établissements scolaires pour rectifier cette trajectoire délétère. Les AED, les assistants d'éducation, catégorie créée en 2003, ont remplacé les maîtres d'internat et d'externat dans les collèges et les lycées. Depuis cette époque, ils sont recrutés pour assurer des fonctions de soutien et d'éducation aux côtés des enseignants. Alors que le nombre d'AED a baissé de 2 % entre 2008 et 2018, la population scolaire a augmenté de la même proportion.

À l'évidence, les horaires de ces emplois ne correspondent pas à la réalité des besoins des étudiants. De plus, 70 % des AED ne se destinent pas aux carrières de l'enseignement, et la majorité d'entre eux ne sont pas étudiants, ce qui rend plus que discutable l'argument de la préprofessionnalisation que vous aviez mis en avant, en 2019, lors des débats sur la loi pour une l'école de la confiance.

Les chefs d'établissement, à qui il revient de recruter les AED, le disent : ils ont besoin de ces personnels de vie scolaire pour répondre aux enjeux d'intégration et de réussite que notre système se doit d'assurer. Or ces personnels sont recrutés sous un statut totalement précaire : pour une durée de trois ans renouvelable dans la limite de six ans pour 39 heures hebdomadaires.

Intégrés dans les équipes éducatives et entretenant une relation constructive avec les élèves, ils ont contribué pendant la crise au maintien du contact avec les plus fragiles. Pourtant, les AED n'ont pas obtenu à ce jour un véritable statut conforme à leur engagement. On peut les remercier à tout moment et ils rencontrent de grandes difficultés pour faire valider les acquis de leur expérience. Ils restent la seule catégorie de personnels de l'éducation nationale à ne pas avoir obtenu la possibilité d'une cédéisation et, au sein des réseaux d'éducation prioritaire, ils ne bénéficient pas de la prime REP+.

Monsieur le ministre, cette situation ne peut perdurer, …

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