Je me suis déjà exprimé la semaine dernière sur la situation au Xinjiang, non seulement dans cet hémicycle, mais également au Sénat, en réponse à une question d'André Vallini.
Je suis tout à fait convaincu de la nécessité de prendre la parole dans les instances démocratiques pour dénoncer ce qui se passe dans cette région. Il y a là des pratiques injustifiables, qui vont à l'encontre des principes universels inscrits dans les grandes conventions internationales relatives aux droits de l'homme. Vous avez mentionné l'internement des Ouïghours dans des camps, les détentions massives, le travail et les stérilisations forcés, la destruction du patrimoine culturel des Ouïghours, en particulier de leurs lieux de culte, la surveillance généralisée de la population et le système répressif global qui sévit dans toute la région. Les médias relèvent tout cela, de manière tout à fait opportune.
La France a pris des positions très claires et fortes à ce sujet, qu'elle a exprimées publiquement, notamment par ma voix, la semaine dernière. Nous avons demandé en particulier la fermeture des camps d'internement. Nous avons aussi agi pour dissuader les entreprises d'utiliser la main-d'oeuvre forcée et de maintenir leur présence dans ce territoire – il y a d'ailleurs eu une prise de position européenne à ce sujet.
Les déclarations que j'ai faites la semaine dernière ont suscité des réactions de la part des autorités chinoises, dont vous avez peut-être eu connaissance. Je leur indique ici que j'en ai pris bonne note. Puisqu'elles affirment que mes propos sont infondés, nous proposons précisément la création, sous la houlette de la Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, d'une mission internationale composée d'observateurs indépendants, appelés à se rendre sur place, à constater et à témoigner de la situation. Les autorités chinoises niant l'existence de ces faits, il faut que cela soit attesté sur place.
Vous avez souligné qu'une telle mission serait une étape positive, monsieur David, et je reprends volontiers la proposition à mon compte.