Intervention de Marc Le Fur

Séance en hémicycle du mardi 28 juillet 2020 à 15h00
Bioéthique — Article 1er a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

Le hasard veut que cet amendement soit le premier déposé sur le texte lui-même, qui va nous occuper toute la semaine en pleine période estivale. Si je n'ai pas participé à la commission spéciale, j'ai été le témoin et parfois l'acteur des débats antérieurs en matière de bioéthique.

Les choses se confirment. Notre discussion révèle que nous avons, vous et nous, une conception radicalement différente du droit.

Monsieur le rapporteur, vous défendez une logique libérale et libertaire. Ce n'est pas pour rien que vos idées viennent d'Amérique. Vous considérez que le désir, qui génère la volonté, génère aussi le droit. C'est exactement la logique de la société de consommation : le désir prévaut, la volonté suit, comme doit également le faire le droit, avec un léger décalage.

Le désir d'enfant qui existe chez un homme ou chez une femme est très légitime. Je comprends parfaitement le drame que représente le fait d'en être privé, car, à titre personnel, j'aurais eu du mal à imaginer ma propre existence sans progéniture. Je comprends donc parfaitement ce désir. Mais quand celui-ci devient volonté et se fait droit, je considère qu'il y a dérive.

Notre conception du droit est radicalement opposée. Nous considérons que le propre du droit est de défendre le plus faible, celui qui ne peut pas être défendu par lui-même, et qu'il consiste à être attentif au plus fragile. À titre personnel, je considère même qu'une société doit être jugée à l'aune de la place qu'elle réserve au plus fragile, …

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