Nous considérons, nous, que la société doit, dans toute la mesure du possible, permettre à l'enfant de disposer d'un père. En tout état de cause, il ne saurait être question de faire en sorte que le père soit structurellement, légalement interdit de séjour pour ainsi dire auprès de l'enfant.
C'est pourquoi le présent amendement, dont mes collègues présenteront ensuite diverses variantes, vise à renforcer le droit de l'enfant et à interdire le droit à l'enfant. Le désir d'enfant est légitime et parfaitement compréhensible ; il n'autorise pas pour autant un droit. Nous ne sommes pas dans une logique de société de consommation, s'agissant de personnes humaines.
Dans le champ des objets, une telle logique est parfaitement concevable, non toutefois sans quelques limites. En tout état de cause, elle ne saurait être appliquée à une personne humaine, qui existe par elle-même et non uniquement dans le regard et le désir d'autrui. Un enfant conçu sans être désiré, à l'occasion de telle ou telle soirée par exemple, existe malgré tout : il a des droits comme les autres enfants et mérite notre attention. Telle est notre logique.