Ce désir est plus que respectable, il recouvre une réalisation de soi, un devenir. Mais la réalisation de nos désirs ne doit-elle pas avoir des limites ? Nombre de députés évoquent, à propos de l'article 1er, l'ouverture de nouveaux droits pour les femmes. Mais de quels droits s'agit-il ? Droit à la procréation ou droit à l'enfant ? Où est la différence ? J'entends parler du droit des femmes, et cela ne me met pas à l'aise. La possibilité physiologique de porter un enfant donne-t-elle à un sexe plus de droits qu'à l'autre ? Nombreux sont, parmi nous, ceux qui ont la réponse ; pour ma part, je doute.
D'ailleurs, quels droits accorde-t-on à l'enfant à naître ? C'est l'objet de cet amendement, qui veut assurer à l'enfant le droit d'être le fruit d'un projet conjugal, le droit d'être conçu au coeur d'un engagement réciproque, dans une altérité parentale favorable à son bon développement.
De façon plus pragmatique, comme Mme Brocard l'a dit, sans préjuger des raisons qui amènent une femme seule à demander une AMP, faut-il rappeler les fréquentes difficultés auxquelles les familles monoparentales sont exposées par rapport à une famille biparentale, notamment la charge financière, la charge éducative, l'absence de relais, l'absence de disponibilité ?
Pour ces raisons, mon amendement vise à n'ouvrir la PMA qu'aux couples. Il rejoint en ce sens le choix de la Norvège ou de l'Autriche, entre autres.