Intervention de Bernard Jomier

Réunion du jeudi 9 novembre 2017 à 8h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Bernard Jomier, sénateur :

– Nous ne pouvons pas fuir cette saisine. Je suis toutefois gêné par ses termes : la commission des affaires européennes s'interroge sur la qualité du travail d'agences européennes. Notre rôle n'est pas de porter un jugement sur ce travail, aussi critiquable qu'il puisse être.

Le glyphosate pose une question de santé environnementale, qui concerne le lien entre un facteur – ici non naturel – dispersé dans l'environnement et la santé humaine. Il s'agit d'un des champs les plus complexes dans le domaine de la santé. Il a ainsi fallu vingt ans pour prouver la dangerosité du tabac, pas seulement à cause des méchants lobbies, mais parce que la preuve scientifique en était complexe.

Dans le cas qui nous occupe, il faut définir, par exemple, l'effet du groupe des perturbateurs endocriniens sur la santé humaine. Ce travail avance, mais il n'est pas terminé. Quant à isoler chaque substance pour identifier le lien de causalité, c'est encore plus compliqué.

Nous ne sommes pas un organisme scientifique, notre rôle est de mettre en lumière les enjeux scientifiques, sans les trancher, mais aussi les enjeux citoyens, c'est-à-dire l'appropriation collective de ces questions, dans un contexte où la culture scientifique n'est pas en hausse chez nos concitoyens comme chez leurs représentants ! On voit bien que dans la notion de balance bénéfices-risques, par exemple, les risques sont toujours mis en avant.

La question du glyphosate est emblématique de cela.

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