Intervention de Edouard Philippe

Séance en hémicycle du mardi 14 novembre 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Protection de la jeunesse contre la radicalisation

Edouard Philippe, Premier ministre :

Monsieur le député, vous me permettrez d'abord de m'associer personnellement à l'hommage qui a été rendu à la mémoire des victimes des attentats du 13 novembre 2015, hier, par l'ensemble de la nation. La blessure, notre blessure, est profonde. Elle est profonde évidemment pour les victimes, pour leurs proches ; elle est profonde pour la nation dans son entier.

En deux ans, notre pays a considérablement renforcé ses moyens de lutte contre le terrorisme, qu'il s'agisse des moyens opérationnels, des moyens humains, des moyens matériels ou des moyens juridiques – l'arsenal a été complété encore récemment par votre assemblée au terme du débat sur le projet de loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme.

S'attaquer à notre pays est évidemment un crime impardonnable, et répondre à ces attaques passe par une dimension sécuritaire. Mais, comme le souligne votre question, la réponse ne peut pas être seulement sécuritaire. Il faut donc accompagner cette lutte sécuritaire d'un autre volet. Celui-ci doit être fondé sur des idées claires.

La première idée claire, c'est qu'il faut appeler les choses par leur nom : nous sommes confrontés à des individus qui portent et revendiquent une conception dévoyée de la religion véhiculant des discours haineux qui nourrissent le terrorisme.

Il s'agit aussi de s'appuyer sur ce qui fonctionne et de tirer les leçons de ce qui n'a pas fonctionné. Ce qui fonctionne, c'est le dispositif de détection précoce au niveau des départements, qui a permis d'identifier certains cas de préradicalisation ou de radicalisation. Mais il faut également reconnaître ce qui pour le moment n'a pas fonctionné. Vous connaissez comme moi, monsieur le député, l'expérimentation d'un centre pour personnes radicalisées qui fonctionnait sur la base du volontariat : nous avons décidé de le fermer en juillet dernier, car il ne donnait pas les résultats escomptés et il fallait en tirer les conséquences.

Il faut aussi lutter pied à pied contre la diffusion des discours de haine, un sujet sur lequel le Gouvernement n'entend, là non plus, rien lâcher, qu'il s'agisse de ceux tenus derrière l'anonymat que j'évoque régulièrement devant les bancs de votre assemblée ou des discours insupportables de haine ou de menace parfois proférés sur les réseaux sociaux. Nous avons engagé des discussions avec nos partenaires européens et avec les grands opérateurs de réseaux ou les hébergeurs au sens de la loi pour que, dans des délais rapides, ceux-ci effacent des comptes l'ensemble des propos signalés à leur attention.

Vous me demandez, monsieur le député, ce que nous pouvons faire. Je voudrais vous répondre, pour conclure, en vous disant que je crois profondément au rôle de l'école.

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