Je comprends le sens de ces amendements, mais l'avis est défavorable. Autant nous nous montrons ouverts concernant l'autoconservation des ovocytes, une extension au bénéfice des centres privés étant envisagée, comme on le verra plus tard, autant nous sommes défavorables à ces propositions, pour deux raisons.
D'abord, madame Brunet, nous ne constatons pas de carence territoriale empêchant l'accès à des centres de conservation d'embryons. Les vingt-neuf centres d'études et de conservation des oeufs et du sperme humain – CECOS – sont répartis sur dix-neuf territoires distincts. À deux exceptions près, la Guyane et la Corse, l'ensemble du territoire national est parfaitement couvert avec le système public.
Mais la vraie raison de notre refus est ailleurs : la conservation dont il est question ici concerne des produits du corps humain ayant fait l'objet d'un don ; l'affectation de cette mission au service public est un principe important. Les centres privés n'ayant pas la possibilité, actuellement, de conserver les organes – les reins par exemple – et les tissus ayant fait l'objet d'un don, ces amendements relatifs aux embryons créeraient un précédent.
Outre qu'ils ne répondent pas à un problème d'accès territorial des femmes et des couples, ils contreviendraient à un principe général : les dons de produits du corps humain vont au secteur public.