Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les ministres, mes chers collègues, avec l'élection du Président de la République et de l'assemblée que nous constituons, les Français ont fait le choix d'une alternance véritable et d'un bouleversement du paysage politique que nous connaissions depuis des décennies.
Ce bouleversement n'est pas le fruit du hasard, mais la conséquence directe d'années d'échecs, de promesses non tenues, d'incapacité à conduire les réformes profondes que le pays attendait. Finalement, ce choix nous oblige tous.
Monsieur le Premier ministre, le gouvernement que vous conduisez s'inscrit pleinement dans cette volonté de recomposition de notre vie politique à laquelle vous avez pris toute votre part en dépassant les clivages stériles, artificiels et finalement inefficaces.
Nous siégeons ici avec la modestie de ceux qui connaissent – pour en avoir été témoins – les échecs du passé, et avec l'ambition ferme, monsieur le Premier ministre, de ceux qui entendent rompre avec le mal français des alternances inutiles, des rendez-vous manqués et des espoirs déçus.
Un mot, à ce stade, de la recomposition politique à l'oeuvre : j'entendais avec un peu d'étonnement hier, lors du Congrès, certains de nos collègues parlementaires douter de son efficacité ou de sa lisibilité. Dépasser les clivages anciens – ce ne sont pas là des mots creux –, ce n'est pas renoncer aux différences ni affadir les débats. C'est rassembler ceux qui, sur les grands enjeux essentiels, pensent, depuis bien longtemps, la même chose et qu'une bipolarisation artificielle avait jusque-là séparés et empêchés de travailler ensemble.