Intervention de Sophie Mette

Séance en hémicycle du mardi 14 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Culture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Mette :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, les crédits que vous présentez sont conformes aux engagements pris par le Président de la République ainsi qu'à ceux que vous avez pris lors de votre première audition par la commission des affaires culturelles et de l'éducation, madame la ministre. Ils s'inscrivent dans le sillage de l'exercice précédent, au cours duquel ils ont connu une hausse sensible.

Il importe de maintenir le budget du ministère de la culture à ce niveau en 2018 et de nourrir une plus grande ambition pour les années à venir. Ainsi, l'augmentation de 40 millions d'euros des crédits de la mission « Culture » inscrit le ministère dans une tendance de hausse maîtrisée.

Les objectifs de cette mission qui incombent à votre ministère sont multiples. Vous êtes en effet chargée de la politique patrimoniale, qui comprend la conservation, la mise en valeur et la rénovation de notre patrimoine, mais aussi de la création, par le soutien aux réseaux et structures agissant sur tout le territoire, ou encore de la transmission des savoirs, qui constitue un axe essentiel de la mise en oeuvre de notre politique. Pour chaque objectif, vous nourrissez une grande exigence que nous tenons à saluer. Les membres du groupe du Mouvement démocrate et apparentés vous assurent de leur soutien, car ils souscrivent aux objectifs que vous poursuivez.

S'agissant du programme 175, intitulé « Patrimoines », vous avez rappelé l'importance de la mise en valeur de notre héritage, tant archéologique qu'urbain ou muséal. Il s'agit en effet d'un atout incroyable. Nous soutiendrons sa mise en valeur menée par votre ministère. Il constitue notre richesse commune ainsi qu'un vecteur important de notre cohésion sociale.

Il faut donc mener une politique ambitieuse en la matière, notamment en le rendant accessible au plus grand nombre, alors même que la fréquentation des institutions patrimoniales et architecturales, gratuites comme payantes, connaît selon les indicateurs du ministère une évolution négative. Il faut donc développer une action résolue sur ce point, car la survie de notre patrimoine repose aussi sur le tourisme et donc sur son attrait.

Par-delà son seul aspect touristique, il constitue pour nos territoires l'une des conditions de leur attractivité. Les rendre attractifs, c'est aussi les rendre vivants. Il ne faut pas se contenter d'en faire des objets de tourisme mais les installer – parfois les réinstaller – dans un environnement dynamique et cohérent.

Nous avons eu l'occasion de vous interroger à ce sujet, madame la ministre. Il ne nous semble pas pertinent de séparer les patrimoines architecturaux du patrimoine muséal ou monumental ni du patrimoine culturel et linguistique, matériel et immatériel. L'action du ministère doit porter concrètement sur tous ces domaines.

Les débats en commission élargie ont fait émerger une inquiétude relative à la dynamique des centres-bourgs et aux problématiques de cohésion territoriale qui en découlent. Le programme 131, intitulé « Création », porte aussi bien sur le spectacle vivant que sur les arts plastiques.

Nous soutenons sans réserve l'action du ministère en faveur du spectacle vivant. L'effort consenti n'est pas négligeable et devra être poursuivi afin que les arts vivants demeurent une composante ô combien dynamique de notre pays.

Certains réseaux de référence ont récemment connu des conditions difficiles. Il importe que le ministère soutienne l'excellence artistique par laquelle notre pays se distingue aux yeux du monde. La situation s'améliore depuis plusieurs années, comme en témoigne l'augmentation nette de la fréquentation des lieux subventionnés depuis 2015.

Vous dégagez par ailleurs des crédits en vue d'investir dans des lieux de création innovants et prometteurs tels que la Cité du théâtre à Paris, mais aussi dans plusieurs plans d'investissements s'inscrivant dans le cadre des contrats de plan État-région à Bordeaux, Chambéry, Limoges ou Avignon. Par ailleurs, nous devrons demeurer particulièrement attentifs à la situation tendue dans laquelle se trouvent de nombreux festivals. Les mesures de sécurité imposées aux festivaliers ont placé la santé budgétaire de certains d'entre eux en convalescence, voire pire.

Enfin, tout cela n'aurait guère de sens sans le programme 224 intitulé « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture ». Le Gouvernement et cette majorité soutiennent en la matière des ambitions importantes, comme en témoigne l'augmentation substantielle des crédits alloués à cette mission, qui permettra en particulier la mise en place et l'expérimentation du Pass culture dès 2018. Ses modalités d'application restent encore à déterminer ; nous ne doutons pas qu'elles feront l'objet d'une discussion avec les parlementaires afin de maximiser le bénéfice de cette expérience.

Les initiatives annoncées, dont certaines ont déjà été mises en place conjointement avec le ministère de l'éducation nationale, sont de nature à améliorer l'accès des plus jeunes à la culture et surtout à la pratique culturelle. Les crédits alloués à cette action sont en hausse. Ils permettront en particulier d'accueillir des artistes dans les établissements scolaires et de développer des initiatives visant à sensibiliser les élèves à l'activité artistique.

Les crédits de la mission « Culture » financent pleinement l'action du ministère tout en participant à l'effort national de réduction du déficit budgétaire. Loin de vous livrer à des coupes sèches, vous avez préféré rationaliser les services et les actions du ministère et trouver des sources d'économies dans d'autres missions que les siennes. Les membres du groupe du Mouvement démocrate et apparentés voteront donc ces crédits, qui contribuent à la préservation de l'exception française.

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