Nous abordons une partie du texte qui appelle des questionnements particuliers tout à fait légitimes.
Si les cellules souches embryonnaires étaient soumises au même régime d'utilisation en recherche que les embryons, c'est parce que, pour obtenir des cellules souches embryonnaires, il fallait partir d'un embryon. Or ce n'est plus le cas : dans certains laboratoires qui travaillent avec des cellules souches embryonnaires, personne n'a jamais vu un embryon ! C'est pourquoi nous entendons instaurer un régime déclaratif.
Je rappelle également, afin que les choses soient claires, qu'en aucun cas il ne serait créé d'embryon à des fins de recherche. Il s'agit d'embryons qui, parce qu'ils ne font plus l'objet d'un projet parental, sont voués soit à la destruction, soit à la recherche. Au cours des dix ou quinze dernières années, quelque 3 000 embryons ont été ainsi utilisés par la recherche sur 19 000 donnés après la fin d'un projet parental au lieu d'être détruits.
Je n'insiste pas sur le débat concernant les cellules souches embryonnaires et les cellules souches induites : nous aurons l'occasion d'y revenir. Sur ce sujet, il est vrai que tout ce qui est possible n'est pas souhaitable, comme les auteurs des amendements le répètent souvent. Je suis entièrement d'accord, et c'est ce qui explique que le projet de loi tende à réguler, dans certaines conditions, l'usage des cellules souches induites. Nous veillons à différencier le possible du souhaitable, c'est le sens de certaines de nos propositions.
Monsieur Hetzel, je suis en mesure de répéter très exactement ce que je vous ai dit : la recherche sur l'embryon ne fait pas l'objet d'une simple déclaration, c'est une déclaration sous conditions. Il faut que la pertinence scientifique de la recherche soit établie, qu'elle s'inscrive dans une finalité médicale, qu'elle respecte les principes éthiques fondamentaux du code civil. Je ne crois pas m'être trompée en disant cela.