Vous avez raison, monsieur Le Fur, il nous faut poser les vraies questions éthiques, et, pour cela, je crois que nous devons savoir de quoi nous parlons.
Non, madame Thill, je vous l'assure, une cellule souche embryonnaire ne peut pas donner un embryon, ce n'est pas possible. Les cellules souches embryonnaires constituent l'intérieur de l'embryon ; pour pouvoir en créer un, il manque alors, en quelque sorte, toutes les annexes. Je le répète, vous ne pouvez pas créer un embryon à partir d'une cellule souche embryonnaire. Je ne dis pas que cela sera toujours impossible dans deux cent cinquante, cinquante ans ou cinq ans, mais, en tout cas, ça l'est aujourd'hui. Voilà d'ailleurs tout l'intérêt de réviser régulièrement les lois de bioéthique, à la lumière de ce qui est devenu possible. Je comprends parfaitement vos interrogations, mais il me paraissait essentiel de faire ce rappel.
Le Gouvernement est favorable à l'amendement de M. le rapporteur, qui vise à éviter cette confusion. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le Sénat avait lui-même introduit cette précision dans le texte. À un moment donné, il est vrai qu'on peut ne plus savoir de quoi l'on parle. Pour éviter de faire très peur aux gens, nous rappelons donc qu'un embryon est le fruit de la fusion de deux gamètes, il n'y pas d'ambiguïté possible à ce sujet : une cellule souche embryonnaire ne peut donner un embryon, car il lui manque la moitié de ce qui en constitue un.