Monsieur Berta, je tiens à vous remercier pour les éléments et les éclairages que vous nous avez apportés. Pour être honnête, j'avoue qu'en entrant dans l'hémicycle pour la première lecture du texte, je pensais soutenir le DPI-A et que je me suis finalement abstenue. Comme beaucoup l'ont dit, en effet, le sujet est complexe.
Le DPI-A permettrait de détecter les embryons non viables, ce qui ne relève pas de l'eugénisme. Par ailleurs, les familles et les femmes s'en verraient toujours laisser le choix, ce qui est très important. N'oublions pas, en effet, qu'une PMA ou une FIV s'accompagne de traitements hormonaux très lourds et de procédures longues et compliquées. Quand on se lance dans une telle aventure et qu'on rencontre plusieurs échecs, il est important de se donner un maximum de chances de succès. Permettre aux femmes d'éviter les fausses couches et les difficultés en cours de grossesse est loin d'être un aspect négligeable !
L'article 19 bis propose en outre, si je comprends bien, un projet expérimental qui ne concernerait que quelques établissements. Nous avons la conviction que nous ne savons pas tout – et c'est normal. En notre for intérieur, nous avons tous des convictions qui sont de l'ordre de l'intime. Le sujet est, par ailleurs, monstrueusement technique, mais si nous assumons que nous ne savons pas tout et que nous ne pouvons pas prendre aujourd'hui des décisions aussi importantes pour de nombreux parcours de vie, peut-être une expérimentation, qui permettra d'enrichir nos travaux et nos débats grâce à un retour du terrain, pourra-t-elle être utile pour la vie de nombreuses familles.
Ce que j'exprime devant vous aujourd'hui, chers collègues, ce sont des réflexions, des questions et, avant tout, des doutes. La représentation nationale a le droit de douter et devrait donc réfléchir à la voie de l'expérimentation.