Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du vendredi 31 juillet 2020 à 21h30
Bioéthique — Explications de vote personnelles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Merci, monsieur le président, de m'avoir permis de m'exprimer car je ne vous cacherai pas mon émotion ce soir.

Dans quelques minutes, vous adopterez une loi qui vous échappe déjà, qui va nous faire passer d'un monde à l'autre, d'une sagesse à une sorte d'ivresse. Ce qui a été vrai pendant des millénaires va être bouleversé par un mensonge organisé ici même par votre faute, chers collègues.

Ce mensonge est de faire croire à des enfants qu'ils peuvent naître de deux femmes et malheureusement sans père. Pour consolider ce mensonge, vous avez choisi de transformer, du sol au plafond, le droit de la filiation.

Que dire de cette étrange conception de la nature humaine où des embryons humains sont manipulés comme s'ils n'étaient qu'un tas de cellules ? Que dire de cette conception du législateur qui devrait cautionner certaines pratiques scientifiques – je pense bien sûr aux chimères animal-homme – alors que nous devrions au contraire les encadrer rigoureusement ?

On se souviendra de cette loi, non parce qu'elle élève notre nation mais parce qu'elle enclenche une terrible décadence éthique où finalement aucun principe ne peut être fondateur puisqu'à vos yeux, ils sont tous relatifs. Je pense ici à l'intérêt supérieur de l'enfant qui a été nié, au point que nous avons subi des discussions surréalistes sur les pères-mères ou les mères-pères, sans que vous vous demandiez une seconde – j'y insiste – ce que cela impliquait pour un enfant d'avoir un homme comme mère ou inversement.

Ce qui s'est passé ici cette semaine n'est pas digne : des débats durant lesquels certains étaient cantonnés au silence ; des amendements que nous n'avons pas pu défendre ; le plus souvent, une absence de réponse qui confinait au mépris.

Alors non, décidément, ce n'est pas une loi d'amour comme vous le prétendez, mais plutôt la consécration du désir d'enfant, du droit à l'enfant, jusqu'à s'affranchir du bon sens pour assouvir les envies et les désirs de certains, et cela, je ne le voterai pas !

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