La France a été durement touchée par l'épidémie de covid-19. Les répercussions économiques de la pandémie ont été dramatiques pour notre pays, et elles le seront pour de longs mois encore.
Nous savons désormais que l'économie française est l'une des plus éprouvées d'Europe par la récession et la crise. L'ampleur de celle-ci s'est avérée chaque jour un peu plus importante que ce que le Gouvernement avait initialement anticipé pour 2020 : une récession de 11 % du PIB, un déficit public de 11,4 % du PIB, une dépense publique de 66,3 % du PIB et une dette publique dont le montant explose, pour atteindre 121 % du PIB. Bien entendu, ces chiffres sont la conséquence directe de la crise sanitaire et du long confinement afférent.
Ce projet de loi, que nous adopterons tout à l'heure, porte sur les comptes de l'année dernière, qui sont bien antérieurs à la crise ; comme tel, il peut sembler anachronique. Pourtant, en nous y arrêtant un peu, nous serons en mesure de comprendre pourquoi la France subit la crise aussi durement. En effet, notre pays est parmi les moins bien lotis en Europe – l'Allemagne parvient à limiter sa récession à 6,3 % du PIB et la Pologne subit une perte de 4,6 % du PIB seulement.
Contrairement à l'Allemagne, la France a été incapable, au cours des dernières années, d'engager des réformes structurelles et d'entreprendre des efforts en vue d'équilibrer les comptes publics ou de tenter de se désendetter. Au contraire, les dépenses publiques n'ont cessé d'augmenter ! L'an passé, vingt-trois des vingt-huit pays de l'Union européenne se sont désendettés ; la France, quant à elle, figurait parmi les cinq pays dont la dette continuait d'augmenter. Et la dette, monsieur le rapporteur général, est bien une question importante !