… que le postulat de base – activer des dépenses passives de l'État pour financer un dispositif expérimental – n'était finalement pas aussi logique qu'il en avait l'air, une fois la dimension humaine prise en considération. On a pu constater en effet que 40 % des personnes privées durablement d'emploi échappaient aux radars. C'est ce qui fait toute la différence entre le rapport de l'IGF et de l'IGAS et celui du comité scientifique : que signifie être privé durablement d'emploi depuis longtemps ? Que met-on derrière ces mots ? Il peut s'agir d'une personne qui travaille quelques heures par-ci par-là – comme en ce moment pour les vendanges – mais qui n'a pas d'emploi stable depuis longtemps. Cela peut être quelqu'un qui ne s'inscrit plus au chômage faute qu'on lui ait jamais trouvé du boulot. Cela peut être quelqu'un qui n'a plus droit aux prestations sociales hors le RSA. Ces gens-là, je les ai rencontrés : ils ont envie de se sortir de la précarité où ils se trouvent, ils veulent travailler !