Lors de mon dernier passage à France Inter, la semaine dernière, j'ai croisé une journaliste qui y travaille. Cela fait cinq ans et demi qu'elle est en contrat avec Radio France et que son contrat est tantôt reconduit, tantôt non. Étant moi-même journaliste, j'ai vu nombre de mes confrères subir cette situation, qui a des conséquences sur l'information, car la possibilité de s'autonomiser et de défendre ses choix face à une rédaction est évidemment bien moindre quand on occupe une position précaire au sein de son entreprise. Ce qui est vrai sur une chaîne de montage chez Whirlpool l'est aussi à Radio France, à France Télévisions, à BFM ou dans n'importe quel journal : face à une exigence de la hiérarchie, si vous êtes dans une situation salariale précaire, vous courbez l'échine beaucoup plus rapidement. Et si nous voulons une information digne, il nous faut des journalistes qui puissent se tenir droits, y compris face à leur hiérarchie.