Il va falloir changer de doctrine pour analyser la problématique des outre-mer. Il y a quelques instants, j'ai eu l'impression que nous étions en train de quémander, ce qui me laisse un sentiment extrêmement désagréable. Nous ne quémandons pas ; nous demandons simplement à être identifiés pour ce que nous sommes, afin que nos voix soient entendues par la représentation nationale.
Je me réjouis que notre collègue Rossi ait retiré son amendement no 146 car, tel qu'il était rédigé, il m'apparaissait comme un véritable piège. En évoquant une « représentativité équilibrée des activités », il risquait de faire des territoires les moins actifs ceux qui seraient les plus faiblement représentés, alors que les principes de justice et d'égalité qui nous animent devraient nous inciter à faire l'inverse, afin que les territoires les plus faibles soient aussi les plus et les mieux accompagnés. Il y avait là un véritable contresens, mais l'affaire est réglée et je n'en parlerai plus.
Cela dit, la rédaction de l'amendement no 283 nous démontre que les paradigmes ne sont pas encore bien en place. Il nous renvoie à l'alinéa 2 du préambule de la Constitution de 1958, laissant le sentiment que les territoires d'outre-mer seraient encore des colonies, ou bien des États ayant obtenu leur indépendance. Or nous faisons partie intégrante de la République française, et il faudrait le signifier dans la rédaction, laquelle, en l'état, créé une dichotomie, une opposition entre, d'un côté, la République et, de l'autre, les territoires d'outre-mer. Je suis donc d'accord avec la proposition qui consiste à substituer « , notamment » à « et ». Toutefois, au-delà de cette modification, je m'inquiète de la façon dont les choses sont pensées et surtout dont elles sont traduites en mots.