J'insiste sur le fait qu'existent, parmi les territoires ultramarins, des logiques institutionnelles différentes, des stratégies de développement nécessairement différentes, et des réalités elles-mêmes totalement différentes. J'ai l'impression de m'adresser à un État qui ignore complètement ces différences et considère qu'il faut traiter tous ces territoires de la même manière.
Mesdames et messieurs les députés de la majorité, vous devez cesser d'envoyer de mauvais signaux. L'affaire de la chlordécone est un grave problème en Martinique et en Guadeloupe, et il ne trouve aucune réponse de la part de l'État ; pourtant, monsieur le garde des sceaux, en tant qu'avocat, vous connaissez très bien ce sujet. Les terres martiniquaises et guadeloupéennes ont été polluées pendant trente ans, à partir des années 1970, sans que la moindre réponse ait été apportée ! Une commission d'enquête a été constituée, elle a formulé quarante-neuf propositions et reconnu que la responsabilité de l'État était engagée, mais celui-ci n'a jamais réagi ! Si l'on ajoute à cette situation vos réponses vagues et creuses concernant la représentation des outre-mer, vous construisez le cocktail qui risque de nous embraser tous.