En cette période de crise sanitaire où les milliards injectés dans l'économie donnent le tournis, on ne peut qu'approuver l'augmentation substantielle des crédits destinés à la recherche. Le projet de loi de programmation prévoit une augmentation de 5 milliards d'euros en 2030 des crédits alloués à la recherche, dont 1 milliard pour l'ANR dès 2027, consolidant ainsi la place de cet organisme dans le domaine de la recherche.
La revalorisation des carrières est un chantier titanesque qui doit prendre en considération l'ensemble des personnels et des établissements publics, et non se limiter à ceux du MESRI – le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation. La loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 doit concerner toute la recherche française.
Selon moi, l'efficacité de la recherche appliquée en entreprise constitue un des enjeux. Certes, la loi de programmation doit en priorité permettre des progrès en recherche fondamentale, mais ces deux approches, quoique différentes, sont complémentaires. Sans doute faudra-t-il favoriser, par de nouveaux biais, une proximité nouvelle entre l'université et les entreprises en matière de recherche, entraînant une synergie forte avec les acteurs socioéconomiques.
Un des objectifs majeurs consiste à donner des marges financières à la recherche française. Or la programmation budgétaire proposée sur dix ans ne sera sans doute pas suffisante pour atteindre l'objectif de Lisbonne. Il faudra au moins une ambition budgétaire qui prenne en compte l'inflation et l'évolution du PIB national. Des amendements, dont certains ont été examinés en commission, vont dans ce sens.
La durée de programmation de cette loi est inhabituellement longue, ce qui crée le risque que cette programmation ne soit pas respectée par les gouvernements des deux prochains quinquennats.