Le groupe GDR votera pour la motion de rejet déposée par le groupe Socialistes et apparentés car, comme nous l'avons longuement détaillé en commission, le projet de loi ne répond en rien aux attentes et aux besoins d'un milieu rendu exsangue par des années de sous-financement.
De plus, comme plusieurs collègues l'ont souligné, le projet de loi est étalé sur dix ans. Dix ans d'engagements, s'ils démarrent fort, pourquoi pas ? Le problème, c'est qu'il nous est difficile de considérer vos engagements comme tels puisqu'ils sont, pour l'essentiel, concentrés sur la fin des dix années. Il faudrait donc les qualifier de promesses, et les promesses n'engagent que ceux qui les formulent. De plus, même à supposer que nous vous fassions confiance, il est tout aussi difficile d'imaginer que, dans huit ans, vous serez encore ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.
De nombreuses études montrent – et celles et ceux qui font vivre la recherche au quotidien nous le confirment – combien le sous-financement chronique dans l'enseignement supérieur et la recherche est délétère. Les situations de crise, comme celle que nous traversons, le mettent en évidence : en cette rentrée, ça craque à l'université. Ça craque car de nombreuses places n'ont pas été créées ; ça craque avec des burn-out pour les enseignants-chercheurs, qui doivent mettre des enseignants en face des étudiants, et qui, à rebours des missions qu'ils veulent exercer dans la recherche, en viennent à gérer la pénurie et la précarité en allant chercher des précaires, payés au SMIC, avec quatre mois de retard, et dont les frais de déplacement ne sont même pas pris en charge. Or, ce que vous proposez dans ce projet de loi, ce ne sont pas des titularisations massives ; non, c'est de la précarité en plus, avec des CDI de mission, des tenure tracks et d'autres dispositifs dérogeant au statut de la fonction publique.
Pour nous, c'est non.