Une loi de programmation pour la recherche, c'est une bonne chose, évidemment. Mais le problème est ailleurs : il tient avant tout à la méthode.
Vous n'avez aucune vision stratégique, comme notre collègue Rabault l'a clairement montré. Quels sont vos objectifs ?
Je me permets également de dire qu'il ne s'agit que de communication gouvernementale. Il y a des promesses mais pas d'engagements, vous le savez bien.
En outre – nous y reviendrons lors de la discussion générale – , on trouve dans le texte des mensonges budgétaires, des manoeuvres de bonneteau. Bref, l'insincérité est réelle, il faut le dire. Ce n'est pas ainsi qu'il faut traiter la recherche. C'est du mépris, et le contraire de ce qu'il faudrait faire.
Par ailleurs, une loi de programmation requiert sinon l'unanimité, au moins un large consensus. Quand vous vous rendez compte que presque tous les groupes d'opposition sont vent debout contre votre texte ni fait ni à faire, vous devriez tout de même vous interroger. Ce que vous êtes en train de faire ne va à l'évidence pas dans le bon sens.
Regardez la déclaration de ce jour du président-directeur général du CNRS : c'est ça ou rien du tout, il n'y a pas de plan B, dit-il en substance. Ce n'est pas comme cela qu'il faut envisager les choses. En vérité, on voudrait torpiller ce texte qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
Madame la ministre, vous devez revoir votre copie de fond en comble, parce que la recherche mérite mieux !