Plus pernicieux, pour la première fois dans l'histoire de notre Parlement, un projet de loi de programmation se fait sur dix ans, comme l'a relevé Patrick Hetzel. Vous parlez d'ambition, de long terme ; or ce n'est rien d'autre qu'un mensonge budgétaire. Comme l'a démontré avec talent Valérie Rabault en défendant la motion de rejet préalable, dans la trajectoire financière, il manquera 6 milliards d'euros en 2027, et même en 2030 ! L'effort budgétaire pour atteindre le seuil de 3 % du PIB dédiés aux dépenses de recherche et celui de 1 % pour la recherche publique, ne débute d'ailleurs que très lentement : vous prévoyez les hausses budgétaires les plus importantes pour les trois dernières années, de 2028 à 2030.
Le monde de la recherche mérite des moyens, de la stabilité et de la clarté. Nous proposons une programmation de sept ans, avec un investissement de 1 milliard d'euros chaque année. Afin de remettre la France sur les rails de l'excellence scientifique mondiale, la recherche publique doit être financée à hauteur de 1 % du PIB, comme en Allemagne, où ce seuil a été atteint en 2019.
Madame la ministre, vous clamez votre enthousiasme. C'est très bien, mais prenez garde, au-delà des proclamations et des intentions, à ne pas transformer le projet de loi de programmation en promesse de Gascon.