Cela a été rappelé : l'Agenda 2030 des Nations unies, qui définit des objectifs en matière de développement durable, a été construit en 2015. À l'époque, personne n'a été choqué par une visibilité de quinze ans, tout simplement parce que la recherche s'effectue sur le temps long.
Ce projet de loi consacre dès l'année prochaine 500 millions d'euros au financement de nouveaux projets de recherche. Or nous avons besoin de garantir que ces projets seront financés sur dix ans. Ces 500 millions d'euros, consommés dès 2021, permettront donc d'alimenter des programmes de recherche sur le temps long.
En 2022, 500 millions d'euros supplémentaires financeront de nouveaux programmes qui jouiront de la même visibilité dans le temps. Il est important de comprendre que la recherche – sur les ondes gravitationnelles, comme dans de nombreux autres domaines – a besoin de temps long. Nos laboratoires ont besoin d'avoir l'assurance que le financement de leurs travaux sera garanti plus d'un an : en matière de recherche, dix ans représentent une durée raisonnable.
Quant au plan de relance, son objectif est de donner un coup de fouet sur les deux premières années, parce que la période est cruciale et que nous devons, plus que jamais, investir pour préparer l'avenir. C'est ce que nous faisons en accordant 6,5 milliards d'euros supplémentaires, la programmation de long terme étant le socle sur lequel repose la confiance que nous accordons à la recherche.
Cessez de prétendre que les revalorisations ne sont prévues qu'en fin de programmation. Elles débutent dès l'année prochaine, avec 1 000 euros supplémentaires pour tous les maîtres de conférences, 1 300 euros supplémentaires pour tous les chargés de recherche, sans oublier les ITRF – ingénieurs et techniciens de recherche et de formation – de catégorie C, les adjoints techniques de recherche et de formation. Nous travaillons actuellement à un protocole d'accord : or un protocole d'accord, mesdames et messieurs les députés, engage non pas un gouvernement mais l'État. Telle est ma conception de la sincérité en politique.
Lorsque je suis arrivée au ministère, j'ai trouvé des dettes que je n'avais pas contractées : eh bien, l'État français les a payées ; des protocoles d'accord que je n'avais pas signés : eh bien, l'État français a tenu les engagements qui y figuraient. Si l'Assemblée nationale vote une loi de programmation sur dix ans, j'attends les députés qui viendront la défaire en déclarant à la France : « Nous ne croyons pas dans la recherche française. »