Le présent amendement a pour objectif d'ouvrir une réflexion ; nous l'avons déjà lancée en commission et pensons que la séance publique s'y prête également. Nous nous interrogeons sur l'objectif de dédier 3 % du PIB à la recherche, dont 1 % pour la recherche publique, qui fait consensus depuis qu'a été définie la stratégie de Lisbonne. Avec cet amendement, qui propose de supprimer l'alinéa 4, nous souhaitons remettre en question cette cible. De tels chiffres peuvent démontrer une ambition, donner un cap, mais ne garantissent pas un budget suffisant, notamment en cas de chute importante du PIB comme c'est le cas cette année. On peut certes indexer les dépenses de recherche sur le PIB tout en les sanctuarisant ou en fixant un niveau minimal ; c'est effectivement l'une des solutions.
Mais au-delà même de la baisse drastique du PIB enregistrée cette année, l'indexation du budget de la recherche sur un taux de croissance revient à corréler directement croissance et recherche. Or pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, la recherche ne crée pas seulement de la croissance au sens mesuré par le PIB, mais constitue un investissement pour l'avenir. Ce constat remet en question le principe de l'indexation.
De plus, en tant que députés communistes, nous nous interrogeons aussi sur l'indicateur de référence, le PIB, qui ne permet pas de mesurer le bien-vivre et le bien-être des populations, la qualité des relations entre individus ni même la dynamique de la recherche dans un pays. Cette question que nous nous posons aujourd'hui se posera avec d'autant plus d'acuité à l'avenir, dans la mesure où les limites de la planète risquent elles aussi de remettre en cause la croissance. Comme vous l'évoquiez tout à l'heure au sujet du développement durable, madame la ministre, la recherche doit se poser aussi ces questions. Voici les raisons pour lesquelles nous souhaitions aborder avec vous ce sujet.