Il est important de comprendre que ce sont des voies nouvelles, totalement financées, qui ne viennent en concurrence avec rien ni personne, mais qui répondent à des demandes formulées par les établissements, dans des disciplines rares où nous avons du mal à conserver même nos doctorants, recrutés à l'étranger dès avant d'avoir passé leur doctorat. Cela n'a rien d'obligatoire, ceux qui ne voudront pas s'en emparer ne s'en empareront pas, mais ceux qui le souhaiteront pourront le faire. Pour ceux qui connaissent le monde de la recherche, il s'agit d'un équivalent du programme ATIP-Avenir – Action thématique incitative sur programme au CNRS et Avenir à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, INSERM – , mais avec un recrutement garanti à la clé.
Même si cette question a suscité quelques remous, j'y insiste : c'est beaucoup plus accessible pour les jeunes femmes, parce qu'il s'agit de présenter un projet et de passer un concours. Or on sait que la difficulté que rencontrent les jeunes femmes est, une fois qu'elles ont leur premier concours de maître de conférences, de passer un second concours de professeur. En effet, il reste beaucoup de progrès à faire dans ce domaine.
Il s'agit au total de 1 400 chaires de professeur potentiellement utilisables. Pour répondre à ceux qui s'inquiétaient d'un accès accéléré au corps des professeurs d'université au détriment des maîtres de conférences, nous nous sommes engagés à garantir autant de promotions qu'il y aura de chaires de professeur junior créées, de façon à sortir d'une situation où trop de maîtres de conférences terminent leur carrière comme maîtres de conférences hors classe – on le constate en comparant la situation des universités à celle des établissements publics à caractère scientifique et technologique, les EPST.
Enfin, il existe déjà des voies d'accès accéléré au corps des professeurs : cela s'appelle l'agrégation du supérieur. Créer une voie supplémentaire ne remet donc pas en cause l'existence des concours traditionnels de la fonction publique. C'est une voie de plus laissée au libre arbitre des établissements et qu'ils ont demandée.