Madame la ministre, ce qui m'interpelle dans cette voie de recrutement nouvelle, c'est l'articulation entre les grosses et les petites universités, sachant que les premières attirent les enseignants-chercheurs parce que les conditions d'exercice de leur métier, surtout en tant chercheur, y sont optimales et que le déroulement de leur carrière en est facilité. Il est donc parfois difficile pour les secondes de recruter les talents, souvent réticents à s'investir dans des établissements de plus petite taille. Ces derniers sont pourtant essentiels : j'ai en tête des expérimentations menées dans les territoires pour rapprocher l'enseignement supérieur des jeunes qui n'y auraient pas accès si ces établissements n'existaient pas. Je ne voudrais pas que cette voie de recrutement nouvelle aboutisse à un système à deux vitesses où les établissements de seconde zone recruteraient des enseignants-chercheurs de moindre envergure, issus d'une voie d'accès plus facile, tandis que l'élite se concentrerait encore davantage dans les grosses universités où, même si le recrutement peut y être plus difficile, les perspectives de carrière sont meilleures.