Vous m'avez mal compris ou je n'ai pas été assez clair. Je ne vous parle pas d'un problème de méthodologie : l'enjeu est de déterminer si les mêmes personnes doivent être chargées de décider des premières AMM et de les réévaluer. Comme tous les gens qui suivent attentivement ces sujets, je sais parfaitement que les experts de l'ANSES font de la bibliographie et analysent des études plus ou moins récentes – ceci dit entre nous – voire controversées puisque dans le cas des AMM, ce sont les pétitionnaires, à savoir les industriels eux-mêmes, qui les financent. On voit que cela est d'emblée sujet à caution. L'intervention dans un second temps d'une instance composée d'autres personnes, n'ayant aucun lien avec la première instance, renforcera la confiance dans la décision publique et donc son efficacité.
Toutes les personnes qui suivent avec attention les questions relatives aux AMM, notamment la façon dont l'ANSES travaille, sont de mon avis, et ceux qui connaissent le monde académique encore plus. Aucun d'entre nous n'aime être pris en défaut – vous l'êtes parfois vous-même, madame la ministre ! – et nous avons tous du mal à reconnaître nos erreurs, mais ce qui est déjà compliqué pour n'importe qui l'est encore plus pour des scientifiques.