Merci, monsieur le rapporteur, de votre question, qui permet de resituer le débat. Pour ma part, je pose une nouvelle fois la question excellemment soulevée par Emmanuel Maquet : le prix des énergies nouvelles, en particulier de l'éolien, est disproportionné. Madame la ministre déléguée, vous nous dites que c'est le cas depuis plusieurs années. Mais le problème est là, précisément ! On peut comprendre que l'on encourage une technologie à ses tout débuts, mais pas que les choses s'éternisent !
Les contrats signés aujourd'hui concernent la construction de machines qui seront en place dans trois ou quatre ans. Dans vingt ou vingt-cinq ans, ils continueront à s'appliquer : autrement dit, nous aurons créé une garantie de recettes ! C'est formidable, et on conçoit que des poids lourds des lobbies éoliens s'y intéressent…
Nous créons une rente. Le salaire est le fruit du travail, disait Ricardo. Le profit est le fruit de la prise de risque, ce qui le légitime. Mais là, nous créons une rente, nous garantissons le prix de vente. Quel autre secteur d'activité – l'automobile, l'aéronautique, l'agriculture – se voit offrir un prix de vente toujours garanti dans vingt ans ? Cela n'existe que pour l'éolien. C'est tout à fait anormal ! Au début, pour aider l'activité à se lancer, dans un souci d'équilibre, pourquoi pas ? Mais, encore une fois, je dénonce cette rente qui est payée par l'usager contribuable.
Car je l'ai expliqué tout à l'heure : c'est maintenant le tiers du prix facturé à l'usager qui paie ce différentiel, cette rente garantie à des entreprises non pas françaises, mais étrangères. Il y avait des entreprises françaises, comme Areva, au début de l'aventure : elles sont parties. Maintenant ce sont Siemens Gamesa, Iberdrola et autres qui dominent le secteur. Tout cela est importé, tout cela génère de l'activité surtout dans des pays voisins, voire dans des pays éloignés ; et tout cela est payé par l'usager français. Il faut absolument que nous nous interrogions très sérieusement à ce sujet.