Intervention de Isabelle Rauch

Séance en hémicycle du jeudi 1er octobre 2020 à 15h00
Convention fiscale avec le botswana — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Rauch, suppléant Mme Marielle de Sarnez, présidente de la commission des affaires étrangères :

Je vous prie d'excuser la présidente de la commission, Marielle de Sarnez, qui m'a demandé de la représenter au cours de cette séance. Je tiens à lui rappeler à cette occasion tout notre soutien et, plus particulièrement, celui des membres de la commission.

L'examen en séance publique du présent projet de loi permet, tout d'abord, de rappeler à quel point l'examen des conventions fiscales est important pour notre commission des affaires étrangères. Ces conventions revêtent, en effet, un caractère stratégique dans les relations bilatérales et multilatérales, puisqu'elles ont un impact sur la capacité des États à lever l'impôt, un enjeu majeur de souveraineté.

Le rapporteur Christophe di Pompeo, dont je salue l'excellent travail, a parfaitement rappelé l'importance du texte que nous examinons. Ce texte contribue à renforcer notre coopération bilatérale avec le Botswana, un pays connu pour son économie dynamique et ses institutions politiques considérées parmi les plus stables et transparentes du continent africain.

Notre discussion intervient toutefois à un moment bien particulier que nous ne saurions occulter. Ce pays d'Afrique australe souffre, lui aussi, de la crise sanitaire et économique.

Selon le ministère de l'économie et des finances botswanais, le PIB devrait chuter de 13,1 % entre le 1er juillet 2020 et le 30 juin 2021. La crise affecte durement les industries minières et le secteur du tourisme, qui sont les deux moteurs principaux de l'économie.

En apparence, cet accord paraît très simple, puisqu'il se contente d'actualiser l'article 26 de la convention de 1999 sur l'échange de renseignements entre nos deux pays, afin qu'il soit conforme au dernier modèle fourni par l'OCDE. Toutefois, il aura un impact significatif pour le Botswana, puisqu'il lui permettra de sortir enfin de la liste française des États et territoires non coopératifs.

La lutte contre l'évasion et la fraude fiscales internationales a été fortement encouragée ces dernières années par le G7 et le G20. En la matière, l'OCDE joue un rôle majeur : c'est elle qui anime, depuis 2000, le Forum mondial sur la transparence et l'échange de renseignements à des fins fiscales, qui réunit aujourd'hui plus de 150 pays, dont la France et le Botswana.

L'OCDE a également lancé en 2013 un plan d'action concernant l'érosion de la base d'imposition et le transfert de bénéfices, surnommé BEPS. En 2017, ce plan a été transformé en une convention multilatérale, que la France a ratifiée.

Le Botswana en a rejoint le cadre inclusif, s'engageant à développer des procédures d'examen pour les quatre standards minimums du projet BEPS et à instaurer des mécanismes de suivi pour les autres points du projet.

Vous le voyez, la coopération en matière de transparence fiscale progresse, et cet accord y contribue, lui aussi ; je vous invite donc à l'adopter.

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