Intervention de Ugo Bernalicis

Séance en hémicycle du jeudi 1er octobre 2020 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

Décidément, quand les autres sont occupés à préparer des conférences de presse ou à faire des annonces dont nous n'aurons sans doute connaissance qu'après nos débats, il ne reste plus que vous, monsieur le secrétaire d'État ! Cela devient une habitude, mais ce n'est pas grave.

Il faut commencer par dire une chose, l'affirmer et la réaffirmer : il n'est pas vrai que nous sommes démunis sans ce texte. Non, ce n'est pas vrai ! D'ailleurs, nous ne l'étions pas entre le 16 et le 23 mars, puisque c'est en vertu de l'article L. 3131-1 du code de la santé publique que nous avons pris la mesure la plus drastique que nous pouvions prendre, à savoir le confinement généralisé de la population. Ne venez donc pas nous raconter des sornettes en disant que nous avons absolument besoin de ce texte pour prendre des mesures – y compris des mesures dures – dans notre pays.

Pourquoi, alors, nous faites-vous subir cela ? Pourquoi nous présentez-vous cet objet juridique non identifié, pour reprendre l'expression de M. Brindeau ? Peut-être pour faire croire que vous faites quelque chose ! En effet, votre bilan politique de la gestion de crise est catastrophique, et il l'est de plus en plus, jusqu'à l'être complètement. Les mesures que vous prenez sur la base des textes que nous votons ici sont de moins en moins acceptées. J'en veux pour preuve non des manifestations de la France insoumise, mais celles des restaurateurs et des barmen de Marseille ou de Lille, qui n'ont pourtant pas l'habitude de manifester. C'est inquiétant !

Je le répète à qui ne l'aurait pas compris : le groupe La France insoumise est pour le respect strict des consignes sanitaires. Nous sommes pour que tout le monde mette un masque, et puisse même le faire gratuitement, afin d'empêcher la propagation de la maladie. Mais là n'est pas le sujet. Selon nous, l'action du Gouvernement nuit à l'adhésion des Français aux mesures qui nous semblent pourtant – à nous aussi – nécessaires. C'est cela, le plus dramatique !

Par exemple, alors que le virus continue de se propager, on nous explique que dans les écoles, il faudra que trois cas positifs – et non plus un seul – aient été déclarés pour que l'on envisage la fermeture de la classe, car on nous dit que les enfants contaminent moins que les adultes. Très bien ! Je n'en sais rien, et je vous crois sans souci. Mais alors pourquoi, dans les crèches, un cas suffit-il pour que l'on exige de tous les parents qu'ils reprennent leurs enfants ? Se passerait-il quelque chose entre 1 et 3 ans qui n'existerait pas entre 3 et 9 ans ? Je ne sais pas quel est l'état de la science en la matière, mais cela me semble complètement lunaire ! Comment peut-on dire une chose pareille ?

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