L'état d'urgence mis en place au mois de mars dernier a été prolongé en mai pour une durée de deux mois, sans planification ni aucunes précautions sociales. Il faudrait davantage se questionner, ici et au Gouvernement, sur l'efficacité de cette gestion. Quand on regarde un pays voisin, auquel ce gouvernement ne cesse de nous comparer pour aligner vers le bas les protections sociales, on constate que nous en sommes à 11 000 nouveaux cas en France contre un millier en Allemagne, que l'incidence est de 104 contre 13, le taux de positivité de 7,4 % contre 1,19 %, et que l'on compte 21 000 décès en France contre 9 000 en Allemagne. Ces chiffres, de France TV Berlin, devraient questionner chacun d'entre nous sur l'efficacité réelle des mesures que l'on nous demande de proroger.
De notre point de vue, cette gestion ne fait pas face aux enjeux sanitaires comme il faudrait, et elle ne prépare pas suffisamment la réponse à la catastrophe économique et sociale déjà en cours – je vous renvoie au baromètre du Secours catholique paru il y a quelques jours. Surtout, elle remet en cause des libertés fondamentales, des droits déjà rabotés depuis plus d'un an par ce gouvernement – voyez le dernier rapport d'Amnesty International sur l'arbitraire du maintien de l'ordre, qui constitue en réalité une remise en cause policière et judiciaire du droit de manifester.
L'article 1er consacre une politique inefficace en matière sanitaire et une politique très sécuritaire sans répondre à aucun des enjeux réellement prioritaires actuels, c'est pourquoi nous appelons à sa suppression.