Je rejoins les propos de notre collègue Jean-Paul Lecoq. Nous avons tous et toutes en mémoire la façon dont le Gouvernement a décrété l'état d'urgence à la veille d'élections majeures, alors que la fracture démocratique et l'abstention sont déjà importantes dans des circonstances normales, et les conséquences qu'ont eues sa communication et ses choix.
Certes la situation est incertaine et évolutive, les scientifiques eux-mêmes le disent, et peut rendre nécessaire de revoir les décisions qu'on prend aujourd'hui, mais c'est précisément la raison pour laquelle on ne doit pas donner des pouvoirs aussi exorbitants au Gouvernement sur une aussi longue période : c'est parce qu'il faut pouvoir s'adapter que le Parlement doit être consulté. C'est d'autant plus vrai que, nous l'avons dit – sans d'ailleurs avoir de réponse sur ce point – , le contrôle parlementaire est défaillant puisque des ministres peuvent mentir devant une commission parlementaire. C'est ce qui s'est passé et nous craignons que cela ne continue.