L'article 39 bis supprime l'obligation d'effectuer l'évaluation préalable à l'apprentissage à la conduite en présentiel. Pourtant, cela avait été instauré à la demande des associations de consommateurs pour assurer la transparence des coûts du permis de conduire, et aussi pour des raisons de sécurité.
En supprimant cette obligation de présence dans les voitures ou dans les locaux de l'établissement d'apprentissage à la conduite, vous accordez un avantage considérable aux auto-écoles en ligne. Cette suppression s'est d'ailleurs faite en l'absence de toute consultation.
Madame la ministre déléguée, le passage au tout numérique ne saurait se faire au détriment de la sécurité. Or, en décidant précipitamment ce basculement, nous ne disposerions pas du recul nécessaire pour la garantir.
L'évaluation préalable en présentiel, dans les locaux de l'école de conduite ou dans un véhicule, permet de déterminer le nombre d'heures nécessaires pour un apprentissage personnalisé et transparent de la conduite, et facilite le premier contact entre le candidat et l'enseignant, lequel peut ainsi prendre connaissance de l'environnement psychologique, familial et cognitif de son élève. Un tel processus n'est pas neutre sur la façon dont va être menée l'éducation routière. Il favorise la responsabilisation des futurs conducteurs quant aux dangers du véhicule pour autrui et pour eux-mêmes.
Cet amendement se fonde donc sur le principe de précaution. J'en appelle à votre sagesse, chers collègues, et je vous presse de l'adopter.