Puisque l'on entame une discussion philosophique sur l'intéressement et la participation, je précise que je ne suis pas défavorable à ces dispositifs, mais ceux-ci sont plutôt favorables aux cadres. Quand on touche un SMIC, on préfère une prime et, surtout, une augmentation pérenne de salaire, qui permet d'obtenir un prêt immobilier auprès d'une banque ou la location d'un appartement.
Encore une fois, je ne suis pas opposée à l'intéressement et à la participation : à partir d'un certain niveau de salaire, une partie de la rémunération peut être modulée en fonction du résultat de l'entreprise ; mais assurer une progressivité des salaires est très important. Vous savez mieux que moi que le salaire médian est très bas – dans mon département, il est même plus bas que la moyenne nationale – et que cela pose un problème dans notre pays ; d'ailleurs, c'est le niveau trop faible des salaires qui a alimenté la crise des gilets jaunes. L'intéressement et la participation ne sauraient seuls régler ce problème.
Ces dispositifs sont favorables à ceux dont le salaire est suffisant pour leur assurer des conditions de vie décentes, mais ils ne peuvent constituer l'alpha et l'oméga d'une politique. Je ne veux pas dire que ce soit le cas de la vôtre, madame la ministre, mais souligner qu'on ne peut pas tout résoudre par ces moyens.