Une reprise qui s'accompagne de suppressions massives d'emplois et de l'effacement des dettes : comment est-ce possible ? Grâce à vous et au tour de passe-passe accompli par cette ordonnance, qui ne contient pas le moindre garde-fou et qui représente, en somme, un permis officiel de licencier sans aucune entrave.
L'actualité des derniers mois a pointé ce scandale avec Camaïeu et Alinéa. Pour ces dirigeants sans vergogne et peu scrupuleux, l'effet d'aubaine, constitué d'un risque minimal et d'un bénéfice maximal, était trop tentant.
Ce véritable scandale continue avec Inteva. Les dirigeants de ce groupe américain ont saisi cette opportunité, qu'ils n'imaginaient même pas dans leurs rêves capitalistes les plus fous. Ils pourraient ainsi, si leur offre était retenue par le tribunal de commerce ce vendredi, se débarrasser de 169 millions d'euros de dette, chiffre avancé par mon collègue Alain Tourret dans le courrier qu'il a adressé au ministre de l'économie, des finances et de la relance, et mettre au chômage plus de 300 salariés avec, en particulier, la fermeture du site de Saint-Dié-des-Vosges. Le site Inteva d'Esson, dans le Calvados, ne serait pas à ce stade menacé par l'offre d'Inteva, mais pour combien de temps ?
Nous le savons, la crise va durer : l'attraction exercée par cette ordonnance ne va donc pas s'éteindre. Au contraire, on peut craindre qu'elle ne s'accroisse et soit de plus en plus utilisée. Quand et comment pensez-vous mettre fin à ce dispositif malsain ?